Mon fils, l'autre soir, m'a fait comprendre, à sa manière habituelle, aussi franche que directe, que j'étais un Con avec un « C » majuscule. Rien de nouveau, me direz-vous, d'autant que ce n'est pas la première fois qu'un fils s'en prend ainsi à son père. Pour ma part, je suis comblé : ce peut-être la dixième fois qu'il me le dit et au moins la centième qu'il le pense ! Mais n'entrons pas dans la vie privée des gens, ce n'est pas correct d'une part et ce n'est surtout pas le lieu ! Et puis, il paraît que l'on est toujours le con de quelqu'un... «... et tant pis pour lui ! », ajoutait Jean Yanne.
Allez voir ICI toutes les citations qu'évoque le mot con, et vous serez à coup sûr guéri de votre curiosité. J'en ajoute une dernière, de Pierre Desproges, un de mes maîtres à penser : « Mieux vaut fermer sa gueule et passer pour un con que l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet ». C'est à peu de choses près ce que j'ai fait confronté à l'outrecuidance de mon fils, avant de le serrer fort dans mes bras.
Allez voir ICI toutes les citations qu'évoque le mot con, et vous serez à coup sûr guéri de votre curiosité. J'en ajoute une dernière, de Pierre Desproges, un de mes maîtres à penser : « Mieux vaut fermer sa gueule et passer pour un con que l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet ». C'est à peu de choses près ce que j'ai fait confronté à l'outrecuidance de mon fils, avant de le serrer fort dans mes bras.
Quelque peu sonné par ce conflit de génération, j'en avais gros sur la patate et, pensant me faire du bien, je me suis mis à lire sur la Toile les écrits de certains journalistes du vin et les commentaires qui vont généralement de pair. Patatras ! Il arrive que ces derniers, les Lecteurs, mes chers et adorés Lecteurs (vous êtes si rares à me lire que je vous aime), nous prennent pour des Cons, avec une fois de plus un « C » majuscule. Qu'ils nous critiquent, moi j'veux bien. Mais qu'ils nous donnent des leçons, ça non ! Voilà pourquoi, alors que le journaleux pisse copie que je suis, bien entendu vendu au négoce, aux agences de RP, acquis comme chacun sait à la cause des vins trafiqués et, de surcroît, industriels, ne parlant forcément que des mêmes vins copains déjà archi-connus, celui qui, figurez-vous, serait bien mieux allongé sur une plage de retraités culs nus à se regarder tourner les orteils au lieu de nous bassiner avec ses pénibles descriptions de vins encensés, voilà pourquoi moi, petit personnage insignifiant noyé dans la nébuleuse des « blogueuseries » parfois nauséabondes, voilà pourquoi j'ai décidé de répondre à ces critiques de critiques (que je ne suis pas) et, ce faisant, d'y répondre en vrac et sans gants.

-Je fais ce métier à la con (de journaliste à la con) parce que j'aime la vérité, la liberté et que je méprise les tartufferies en tout genre.
-Je fais ce métier non pas pour être objectif, mais pour revendiquer une part de subjectivité, ma part bien sûr, la plus noble.
-Je me suis spécialisé dans les bonnes choses de la vie parce que j'aime la France, ses paysages et ses régions ; l'Europe et ses diversités ; le Monde et ses sortilèges. Parce que j'aime voyager, rencontrer, découvrir, causer, palper, goûter, sentir...
-Je me suis installé peu à peu dans le vin parce que j'aime les hommes et les femmes de ce milieu. Parce que je suis sous le charme des histoires qu'ils me racontent ; parce que j'admire leurs audaces, que je partage leurs instants de courage, leurs moments de découragements aussi, leurs prises de risque, leurs tempéraments, leurs velléités d'indépendance, leurs esprits bagarreurs ou pour le moins frondeurs. J'envie leurs coups de gueule, leurs moments d'humilité, les rapports étroits qu'ils entretiennent avec la nature. Un vin, c'est un homme dans un lieu avec une plante pour trait d'union et la nature pour témoin. C'est le résultat d'un combat, l'histoire d'une succession de vies.
-Je ne me vois pas en « critique du vin », mais me sens plus impliqué dans un rôle de journaliste arpenteur, guide et découvreur. J'écris pour faire plaisir, non pour décevoir.
-Je constate que j'aime sincèrement le vin. Je le goûte, certes, mais je le bois aussi volontiers et surtout sans « modération » aucune. Modérer son plaisir, c'est mourir d'ennui à petit feu.
-Je fais mon métier parce qu'il est enivrant et que j'ai la prétention d'aider les jeunes – et les moins jeunes – à s'en sortir. Je le fais aussi pour gagner un peu d'argent, me payer des vacances et m'offrir un restaurant de temps à autre. Je le fais modestement, à ma manière, sans pression, sans en tirer gloire, sans chercher médailles et récompenses. Une façon pour moi, peut-être, de me venger d'avoir toujours été parmi les derniers de la classe.
-Je goûte le vin professionnellement pour y trouver de l'amitié, de la chaleur humaine, de la matière, de la terre, de la sincérité, de la simplicité, de l'âme. Les vins qui réunissent ces qualités sont les seuls qui méritent les éloges.
-Je fais ce métier sachant qu'un article sur dix, au mieux, atteindra son but et déclenchera un soupçon d'intérêt de la part des Lecteurs. C'est ma plus grande joie que de sentir que j'ai pu faire mouche et convaincre au moins une personne qu'il serait bon d'essayer tel ou tel vin au point d'aller l'acheter.
-Je fais ce métier parce que j'aime croire que certains Lecteurs que je côtoie par la pensée vont suivre mes conseils et découvrir d'autres horizons que ceux dictés par les ayatollahs de la pensée. Peut-être est-ce prétentieux, mais au moins c'est sincère.
-Je fais ce métier parce qu'il faut boire, manger et vivre, tout simplement.
Voilà, c'est dit.
Voilà, c'est dit.
Maintenant, faîtes de tout ce salmigondis ce que bon vous semble. Tirez-en les conclusions que vous voudrez, hâtives ou pas. Cela ne m'empêchera pas de trinquer à ma pomme et à tous les autres Cons de cette terre. Et Dieu sait qu'il y en a... Lui, en premier !

PS Je viens d'apprendre le décès d'une amie journaliste, Brigitte Régis. Je l'aimais beaucoup Brigitte, pas seulement pour son sourire et son charme, mais pour sa culture et son intelligence. Brigitte, je t'aime toujours et peut-être aujourd'hui plus qu'avant. N'oublie pas que nous avons rendez-vous un de ces jours dans ce restaurant, proche de la Bourse.
Michel Smith
Visiteur, Posté le samedi 22 juin 2013 09:49
That's a knwoing answer to a difficult question